Day 13/14 : Journée d’échanges culinaires Indo-français à l’Université SRM de Chennai


Dimanche 14 février, nous arrivons à Chennai et sommes pris en charge à l’hôtel d’application de l’Université SRM de Chennai.

Accueil classique indien, avec fleurs, sweets, encens et cadeaux. Et bien sûr des affiches annonçant notre présence !
Le Dr Ashok Kumar nous fait un discours de bienvenue.

Nous sommes dirigés vers le restaurant où une collation nous attend.
Ensuite nous visitons le campus de l’Université qui compte 20 000 étudiants dont 12 000 internes.
Il comprend une bibliothèque immense, un hôpital universitaire (où nous allons faire un tour), une tour récente dédiée à l’informatique et aux hautes technologies et une salle de conférence de 2 500 places.
Université privée qui possède 100 bus, des cargos, deux chaînes de télévision, des usines de fabrication de thé,..
Avec notre regard critique, on ne sait plus si c’est de l’école ou des affaires !

Repas le soir au restaurant avec un curry de poulet : tout le monde a aimé !

On fait le point sur la journée de demain et on fait l’atelier carnet de voyage.

 

Le lendemain, lundi, nous visitons les locaux de l’école.
C’est vraiment différent de chez nous. On voit bien que les méthodes pédagogiques ne sont pas les mêmes.
Ils disposent d’assez peu de moyens et bricolent avec ce qu’ils peuvent. Mais tout est très propre.

La journée se met en place. Entre collation, thé break, visites et réunions.

 

Le groupe est partagé en deux :
Les cuisiniers prépareront le repas français
Le groupe restaurant participera à une session de formation à la cuisine indienne qui servira de plats pour le buffet du soir.
Chacun s’équipe. Et nous entrons dans la “Quantity Training Kitchen”, la cuisine pour la collectivité.
Un enseignant indien fait la démonstration du plat au groupe d’étudiants français comme indiens.
La méthode est fondée sur la forte présence du maître et on sent bien que les étudiant sont obéissants et respectueux.

C’est parti pour 11 plats indiens.
A la suite de cette démonstration, nous ferons une démonstration de cocktail au shaker pour le soir.

 

Pendant que le groupe restaurant participe à la démonstration de cuisine indienne,n le groupe cuisine prend possession de la cuisine “basic training kitchen”.
Chaque étudiant français prend en charge un plat avec deux ou trois étudiants indiens.
Le lancement est assez froid ; difficulté de la langue, timidité, mais on sent que le geste culinaire est un langage universel. La production se met en marche.

Progressivement, la glace se rompt et les échanges sont de plus en plus fréquents et parlés.
Chaque étudiant indien aura fait une recette française du  début à la fin. Il sera capable de la refaire. Ils sont vifs, rapides et percutent sur ce qu’il faut faire.
Les indiens n’ont pas l’habitude de cette manière de fonctionner et produire tous les plats en parallèle les dérangent un peu. Ils angoissent sur les échéances à respecter. Serons-nous prêt à 17 h car il y a une cérémonie ?
Finalement, à 16 h 30, tout se met en place et les finitions vont très vite.
Tout est prêt.
Les étudiants français ont joué leur rôle à la perfection. Dans l’action, ils sont efficaces.

Vient le moment de la cérémonie de félicitation, comme ils l’appellent.
Grand amphi aux couleurs franco-indiennes et affiches au mur sur l’échange entre l’Université et le lycée Jacques Coeur.

Discours, remise de diplômes et échange de questions/réponses.
Ensuite, nous partons dîner, cela faisait longtemps que nous n’avions pas mangé !
Le repas se déroule de manière très protocolaire, mais c’est leur manière d’organiser les choses.
Beaucoup de discours, de remerciements, de félicitations et d’encouragements.
L’Université communique beaucoup sur la notion de récompenses reçues, de titres obtenus, on sent que la notion de compétition est bien présente. Elle sert de base à tous les outils de communication.
D’ailleurs, nous n’échapperons pas aux différentes séances de photos.
Malgré nos 10 000 km d’avion, nos 900 km de bus, nous sommes en tenue professionnelle. Cela n’a pas été simple à organiser.

Durant le repas, nous allons faire un flambage qui sera l’occasion de réunir tous les invités autour du guéridon et de les émerveiller avec le dessert des crêpes flambées.

Leur enseignement de la cuisine française est fondée sur la cuisine française. On retrouve les appellations de plats issus du “Guide Culinaire” d’Escoffier.
Leur modèle de plats et de menus est encore celui des années 1900/1950 et cela les interpelle car ils nous posent des questions sur comment fait on pour manger autant ?

La soirée se termine par la dernière séance de carnet de voyage.

Cette année, une promesse d’échanges professionnels entre l’Inde et la France est née.
Reste à monter le dossier, convaincre les politiques et trouver les fonds pour permettre que de tels moments de rapprochements soient à nouveau possibles.

Mais que va t’il advenir des échanges avec l’étranger suite aux attentats terroristes en France en novembre 2015 ?

Nous qui avons longuement hésité, et qui avons finalement voté la poursuite de notre projet ne regrettons rien car durant tout notre trajet, nous n’avons, à aucun moment, inquiété, angoissé, ou apeuré de quoi que ce soit.

Soyons sage et pensons à l’équilibre fragile :  liberté/sécurité.

 

 

Day 10 : Soirée à thème Rencontre aux saveurs franco-Indiennes à Pondicherry


Aujourd’hui, soirée à thème délocalisée en Inde !
Le thème : Rencontre aux saveurs Franco-Indiennes.

Ce matin, nous nous levons avec une pression différente de d’habitude.
Nous allons devoir produire un repas franco-indien dans une cuisine que nous ne connaissons pas et de plus qui n’est pas du dernier cri en terme d’hygiène. Sacré challenge !

L’équipe de cuisine part tôt car elle va commencer à produire dès la fin de matinée car malgré tout il faut servir une cinquantaine de couverts. Mais surtout, il faut arriver à centraliser toutes les marchandises, prendre possession des locaux et peut être faire un peu de ménage et de rangement des postes que l’on nous a affectés.

Nous arrivons au restaurant et sommes accueillis par Pierre qui a reçu toutes les marchandises commandées la veille.
On essaie de faire le point, de les trier et de les répartir.
On a des cœurs de bananier à servir mai personne n’en a jamais fait ! Va pas falloir chômer.

On commence par le respect de la marche en avant, l’épluchage et le lavage des légumes, enfin bon on ne développe pas plus.
Il est déjà midi et nous n’avons pas avancé beaucoup, car jouer à l’extérieur, ce n’est pas comme jour à domicile, il y a toujours des surprises et en Inde elles peuvent être énormes, les surprises.

Nous partons manger et rejoindre le groupe de restaurant qui a eu la chance d’aller se promener dans le quartier musulman de Pondy au sud ouest.

Repas au Seagull, pas gégé mais pour changer du riz, nous avons choisi un poulet rôti et des frites.
Déjà, on attend un bon moment et enfin quand arrivent les assiettes, on découvre des portions de jeunes filles.
Bien oui, quand on mange à l’étranger, mieux vaut manger local. Car le luxe a un prix.

Nous repartons tous ensemble au restaurant pour continuer la mise en place.
Durant tout l’après-midi, nous allons faire les différents plats :

– cappuccino de carotte et crevette laquée
– Millefeuille de légumes provençaux (à base de dosa), crème d’ail.
– Volaille en deux services : le filet farci en sauce moutarde, la cuisse en bouillon asiatique, pomme darphin et cœur de palmier aux herbes
– Fougasse à la tomate séchée et chèvre
– Banane rôtie aux épices et crumble d’ananas.

Nous avons essayé de produire un menu simple, mettant en valeur les produits français en intégrant quelques produits indiens locaux (le dosa et le cœur de palmier).

Durant ce temps, en salle, la terrasse commence à prendre forme.
La carcasse est montée, les nappes posées, les menus en cours de rédaction et de tirage, les bougeoirs remplis,…
Les cocktails se préparent, les vins du Centre Val de Loire sont au frais.
Ce soir, nous accueillons le Consul de France, M. Janvier qui est de Valençay et qui a un faible pour les vins de la Région Centre. Ca tombe plutôt bien !

Il est 18 h, le groupe cuisine a un peu de temps libre et en profite pour faire une pause sur la terrasse d’en face et prend un petit rafraîchissement local à base de jet de houblon fermenté dans le Kérala, la Kingfisher.
Durant ce moment de détente, on fait le point de la journée écoulée et on se rend compte finalement que toute expérience est bonne à prendre.
Cette expérience culinaire là n’est pas d’un grand apport technique, mais en revanche, nous avons vécu dans des conditions d’hygiène, de température qui nous font comprendre la difficulté de vivre sous ces latitudes.
Comment arriver à motiver, à se motiver quand il est fait 30/35 °C !
Comment maintenir un niveau de qualité avec ces contraintes techniques, météorologiques,… ?

Il est 19h30, les premiers clients arrivent.
Beaucoup d’expatriés, assez peu d’indiens ou de Pondicherriens ! Dommage !
Nous avons invité un groupe de lycéens français issus du Lycée Agricole Le Chesnoy à Montargis. Ils mangent et profitent de leur soirée. Demain, ils partent rencontrer une ONG dans le sud de l’Etat.

Les clients s’assoient, découvrent le cocktail sans alcool à base de jus de fruits locaux et de sirop de châtaigne.

Le service se déroule comme sur des roulettes.
En cuisine, le dressage des assiettes est assez folklorique car la place manque.
La chaleur des brûleurs des wok devient insupportable, il doit faire 40 °C dans la cuisine.

Enfin, la soirée se termine.
Nous allons manger les restes et nous reposer un peu.

Nous rentrons à l’hôtel, il est 1h 30 du matin !
Demain départ pour Mahabalipuram vers 8 h !
La nuit va être courte

Day 6 – Découverte de Maduraï et session culinaire à Thiruvégaram


Pour  cette première journée à Maduraï, Monsieur Bharathi nous a concocté un programme riche et intense. Réveil matinal à 6h15.  Le temps d’avaler un thé dans le patio et nous partons en direction du marché aux fruits et légumes.  Premières sensations fortes dans la cohue des  allées étroites. Tout attire le regard  et la curiosité : les couleurs et les formes des légumes inconnus, les odeurs des étals mais aussi les sourires et les cris des marchands ambulants qui nous interpellent.

À 8h30, nous nous rendons dans les locaux de la DHAN Foundation pour y prendre un petit déjeuner. Une statue monumentale du Mahatma Gandhi trône à l’entrée du bâtiment.

Une fois notre repas indien avalé, nous  nous joignons à une séance de lecture et de méditation avec des membres du personnel de l’association. Une demi-heure assis en tailleur, ça inspire l’humilité !

 

L’étape suivante est la visite du temple hindou de Meenaskshi Amman dédié à  la déesse Parvati  et son époux Shiva. Le lieu est sacré depuis plus de 2 500 ans mais les Gopurams, tours qui permettent d’accéder au temple, ont été construites au XVIIème siècle. Leur taille et le nombre impressionnant de statues de dieux et d’animaux aux vives couleurs  nous laissent sans voix. Tout est gigantesque et disproportionné ! Nous suivons Monsieur Bharathi  pour des explications détaillées dans les allées du temple. Contrairement à ce que nous pouvions imaginer, l’endroit est animé et fréquenté. Nous assistons  à une puja, la puja de la new moon,  à des rituels de dévotions  et nous écoutons des chants de femmes alors qu’à proximité des ouvriers découpent des colonnes de pierres destinées à remplacer celles rongées par le temps. A contrario, les statues silencieuses nous racontent la complexité de la religion hindoue. Un peu étourdis nous quittons le temple pour aller déjeuner à la DHAN People Academy.

L’après-midi promet d’être tout aussi passionnant. Nous partons à la rencontre des villageois de Thiruvedagam. Nous sommes accueillis en musique par un groupe traditionnel qui  joue du tahvil, tambour rare de l’Inde du Sud, du Nägasvaram, sorte de haubois, et des cymbales.

Puis, chaque étudiant est invité à rejoindre une famille pour la confection d’un plat traditionnel à domicile. De jeunes étudiantes de la Faculté Fatima College se joignent aux groupes constitués afin d’assurer la traduction. Les premiers échanges sont un peu timides mais l’accueil est chaleureux et les sourires  incitent à devenir plus loquaces. Dans chaque foyer, les femmes ont préparé une recette traditionnelle dont elles ont fait leur spécialité. Les ingrédients, la préparation et les modes de cuisson sont expliquées par les mots ou les gestes avant une participation  commune.

Après l’activité en cuisine, chaque famille tient à faire visiter sa maison. L’ambiance est détendue et l’après-midi passe vite. À 7h00, tous se regroupent dans la salle  des festivités de Thiruvedagam pour déguster les 11 plats traditionnels qui ont été préparés. Le moment du repas est chaleureux et nous quittons à regret les villageois après de nombreuses salutations et la prise de multiples photos.

Day 2 : Arrivée à Cochin, visite du Temple d’Iringole Kavu et session culinaire


Après une nuit de vol, nous voilà arrivés à Cochin
Il doit faire 25 degrés, il est 10 h du matin.

Nous retrouvons Praveen, avec qui nous travaillons depuis bientôt 7 ans.

Nous montons dans notre bus et partons sur la route dans l’objectif d’atteindre Munnar, un haut lieu de la production du thé en Inde du sud.
Nous traversons pendant des kilomètres la ville de Cochin, qui n’en finit pas. Et c’est notre premier contact visuel avec l’Inde.
On voit tout, chaque lieu est différent, des couleurs partout, ça grouille, ça fait du bruit, Il y a de la vie !

On s’effondre au bout d’un moment car la nuit en avion, on dort peu.

Nous nous arrêtons pour visiter un lieu sacré : Iringole Kavu, juste à la sortie de Cochin. C’est un lieu naturel protégé en raison de la présence d’un temple dans la forêt.
On s’approche du temple. On retire nos chaussures, premiers pas pieds nus !
On regarde ce beau temple fermé et on mesure la dimension sacrée de ce lieu en communion totale avec la nature.

Nous mangeons notre premier repas indien. On se cherche pour manger : on essaie avec les doigts ou j’utilise encore mes couverts. C’est selon, en fonction de sa prédisposition et de son envie de découverte.
C’est un repas varié et riche.

Route encore jusqu’à Munnar.
Et là, oh découverte de ces paysages d’une verdeur et d’une beauté incroyable. Imaginez un jardin à perte de vue où chaque buisson est taillé. Un jardin infini.
C’est beau !


On arrive à Ecotones, et là en,core, on sent que ça va être bien.
Superbes maisons traditionnelles, toitures en bois recouvertes d’un feuillage local (coco je crois).
Les chambres sont superbes. C’est un premier contact rassurant.

On boit un thé et on prend possession de nos chambres.
Il fait nuit tôt : 18 h 30 environ.

Ce soir, première session de cuisine au feu de bois avec Vibim, le jeune chef.

On arrive en cuisine et on découvre des locaux très propres et un grand feu de bois où officie Gopi, le maître du feu.


Chacun prend un bout de recettes en charge avec un indien et on y va, c’est notre repas e ce soir !
Chapati, Curry de poisson, fish fried (une quantité incroyable d’épices additionnée de blanc d’œuf), payasam (riz, millet au lait de coco et cardamome), riz complet cuit au feu de bois à l’anglaise (1h30 de cuisson).

Chacun découvre des techniques différentes et on sent que tous les indiens qui nous aident maîtrisent leur cuisine, que cela fait partie de leur quotidien.

On assiste à un spectacle de Kalarypayathu, sorte d’art martial qui aurait donné naissance au kung-fu.
Le maître d’armes assisté de deux jeunes forment un trio incroyable, d’une agilité et d’une souplesse rares.
Ils en viennent à manipuler de longues lames de fer coupantes, impressionnant.
Et pour finir, ils font une sorte de chorégraphie en maniant le feu.

Après, repas au restaurant en terrasse couverte. Superbe endroit.
Allez dodo bien mérité.
Réveil à 4 h pour une ballade en montagne.